B.A.M

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jeudi,10 novembre 2011

CYGNE D'ETANG

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C'est bizarre cet attroupement sur la place.
Et pourquoi me regardent-ils tous, un oeil braqué dans ma direction?
Me serais-je réveillé ou dors-je? Ou bien est-ce un cauchemar?
Cette angoisse stéréotypée me poursuit dans la réalité, de sortir de chez moi en pyjama, chaussures aux pieds.
Serait-ce arrivé? Non je ne puis. C'est toujours du domaine du rêve.
Alors pourquoi ces hommes entre moi et la foule enragée, aux bouches bées, pleines de larmes blanches.
Pourquoi me regardent-ils d'un seul oeil, qui ressemble à leur âme, noire et profonde d'où ne peut jaillir qu'un éclair de mort.
Ils ferment un oeil sans mettre leur main devant. Mais sont-ils humains? Ils ont deux mains occupées à tenir leur oeil ouvert.
A quoi bon? Ce qu'ils sont bizarres presque incongrus.
Si je pouvais ôter mon bâillon, je rirais de bon coeur, ridicules qu'ils sont avec leurs turbans et leurs yeux fous.
Et cette foule, aux yeux tristes, aux dents de haine.
Je regarde de droite et de gauche mes camarades de cauchemar, saucissonnés contre un pylône de béton chacun.
On va se réveiller. Notre crime? Ne pas être en accord avec la majorité religieuse du pays.
Quelle religion? Est-ce une religion qui exécute les hommes pour leurs idées? Oui, c'est fort possible apparemment.
Alors il s'agit de chrétiens, ou de musulmans, puisqu'en leur sein, les fanatiques sont la parole écoutée, de leur dieu.
La majeure partie des gens crient maintenant leur haine, non aux bourreaux mais à nous, les victimes de la connerie nationale.
Toutes les lois françaises ont été réactualisées selon le Coran depuis bientôt dix ans.
S.O.S racisme et toutes les associations qui défendaient l'ancienne minorité, ont été démantelées,
sachant que les mêmes armes qui les avait mis au pouvoir, pourraient un jour les en chasser.
Seule, la résistance chrétienne reste forte.
Moi, là dedans, j'ai pris le parti de monter au nord, mais trop tard.
Après un bref séjour dans les troupes chrétiennes de libération, j'ai été trahi comme athée notoire et livré par un quelconque judas fanatique,
aux troupes nationales musulmanes, l'A.N.M., que nous surnommions "l'anathème".
Tiens. Voilà un grand cygne majestueux prenant son envol dans une fumée blanche qui sort de l'objectif pour atteindre son but.
Alors, sourire!!!

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samedi, 5 novembre 2011

UN ECRIT VAIN

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Un écrivain qui rêve, écrit
Un écrivain qui parle, écrit
Un écrivain qui fait l'amour, écrit
Un écrivain qui saigne, écrit
Un écrivain qui dort, écrit
Un écrivain qui se repose, écrit
Un écrivain qui lit, écrit
Tout ce qu’il fait, c’est écrire.
Il n’y a pas plus fatiguant que le métier d’écrivain.
Heureusement, un écrivain meurt un jour pour gagner un repos bien mérité.
C’est dire que la vie d’un écrivain qui manque d’inspiration est un enfer.

JPABT

vendredi, 4 novembre 2011

CLAQUEMENTS DE DRAPS ET DE FENETRES

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Toujours des fenêtres
Et aussi des portes.
La vie est faite de passages,
D'ouvertures qu'on prend ou pas,
Dans la gueule ou pas,
Qu'on ferme ou qu'on ouvre;
Qu’on la ferme ou qu’on l’ouvre.
Suspendus sur le fil du lit,
Fin comme un rasoir
Qui nous unit,
Qui nous sépare,
Qui coupe le fil à notre départ.
Tendus, froissés, les draps
Comme un linceul bien repassé
Cachent, de nos restes, la rigidité,
Quand avant ils chantaient
Les cris et la moiteur
De la raideur.

JPABT

mercredi, 2 novembre 2011

UNE NUIT BENGALI

Nuit Bengali

Une nuit « Bengali »



Passion pour une jeune femme passionnante et passionnée.
Ce sentiment plus que physique qui dure l’instant d’une chandelle ou qui se
répercute le long d’une vie, comme un galet ricoche sur une mer d’huile, d’une
rive à l’autre de l’océan.
Cette impression d’être seul au monde et qui devient tellement forte
qu’on se coupe des autres qui s’accrochent à vous comme à une bouée,
du naufrage de votre vie antérieure.
Vous voulez tout balayer sans rien casser et vous cassez tout,
même le balai, après vous être écrasé, effacé comme craie sur bitume.
Il en résulte que vous repartez de zéro, blessé, meurtri en vain
et délaissé par ceux que vous avez délaissé, haï par ceux que vous avez aimé.
Pourtant, après avoir souffert mille morts, vous recommencez sachant
très bien la brûlure inéluctable que vous réserve tout échec.
Et ainsi va la vie d’un cœur qui s’endurcit autour et se disloque au fond, dedans.
Là où l’harmonie cède au chaos et succède au néant,
brûle une petite lampe merveilleuse qui ne s’éteint jamais, avec toi dedans.
Au fond du puits sans fond, rêve le tombant un jour de se poser;
au bout de l’éternité rêve le passant de s’arrêter.
Mais du fond de son rêve, jamais le rêveur ne voudra se réveiller,
car il y aura atteint cent fois, les limites de ce temps qui nous file entre les doigts
et sondé l’insondable.
Les réponses que tu attends de la vie, ne les cherche pas à
des lieues d’ici, car elles sont au fond de toi moins inaccessibles.

JPABT

SANS SEL ET SANS SUITE

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Sans sel et sans suite,

Le sac du ressac qui pille le sable blanc de sa
sécheresse, non loin de mes mains,me réveilla. Je m'étais endormi.
Peu enclin, pourtant à laisser la fatigue gagner son combat contre mes yeux aux paupières ensablées.
Les reflets de la lune brune dans les yeux brillants de la surface frissonnante
d'une eau trouble, entouraient ton visage d'un diadème de perles translucides.
Tu me regardais dormir, enveloppé de tes longs cheveux épais,
noirs de jais, et je devinais tes yeux mobiles dans ton ombre,
qui me dévisageaient sans que le visage bouge.
Ta main pillait le grain de ma peau en l'effleurant à peine
d'une décharge électrique des plus agréables.

Tu jouais avec mon hypophyse et ça me plaisait bien.
Pourtant ta voix si frêle, ne laissait pas deviner tant de perversité, petite fille.
Mais ceci est un mot d'adulte et je l'étais tellement peu,
ignorant de tout ce qui peut être un vice, je découvrais avec toi, les émois de nos corps.
Là sur la plage, l'eau montait et commençait à m'étouffer, tu disparus un moment.
Mais mes yeux pleuraient du sel de l'amer
que les embruns avaient déposé sur tout le visage, pas de ton absence.
Je te savais pour toujours à mes côtés, en cet instant.
Même si il n'eut duré que le temps d'un soupir, ce serait pour moi, une éternité.
Tu me disais je t'aime, je te disais moi aussi je t'aime.

Tu jouais de mon hypocrisie et je ne le savais pas.
Tu rendais cet instant magique, par ta volonté et c'était bien ça le plus beau.
Un rêve à deux, tout seul sur la plage, l'été d'avant que ce soit cet été
là où les blés éclipsèrent les fusains rayonnants.

JPABT

LE BIEN ET LE MAL DANS UN POT DE YAOURT


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Le bien et le mal dans un pot de yaourt

Rémission, guérison : inflation.
Faut pas prendre les vessies pour des lampions.
Pas pour une émasculation.
Il n’y a pas d’autre solution, c’est la disparition,
la fin des haricots d’ mouton.
Ce membre qui faisait la fierté des centres de reproduction,
s’est avéré être en pleine régression.
Mais qu’adviendra-t-il de sa production,
déjà répartie, aux centres par millions.
Il était bouffé aux morpions
vous diront les « on-dit » qui s’ font jamais de mouron
et pour qui la morale c’est tout bon et que même y’ a qu’ ça d’ bon.
Quant aux embryons qui y survivront…
Méfiez vous d’eux comme de scorpions car ils portent en eux
la haine de tout le bon, de tous ces cons,
et ils vous la communiqueront avec un plaisir sans égal,
sous forme de molécules d’ions destructeurs.
Hyper dangereux pour les cellules de ces gentils bien –pensants
qui crèveront doucement d’avoir craché à la face des vivants
ce qu’ils faisaient tout bas, tout haut le condamnant.
Ces petits êtres incompris et surtout incorruptibles,
mèneront tout de bon leur barque funèbre tels l’achéron
en remplissant leur mission :
un jour nettoyer la terre des fils et des fils des générations
par les fils de la dégénération originelle.
Les Caïn vaincront les Abel, qui aimaient déjà trop la lapidation
pour être honnêtement cibles de la haine légitime des bien-pensants pour les agissants.
Puisqu’ils ne furent pas les premiers à lancer la pierre, ils ne s’en privèrent point par la suite.
L’agissant aura beau avoir été le premier, il sera moins coupable
que ceux qui l’ont imité et surpassé tout en s’en défendant.
Le premier, voué à une malédiction éternelle, un fardeau insurmontable,
une punition divine des dieux de l’antiquité, ira de mal en pis.
Les suivants, abrités par la morale, la critique des autres,
masquant ce qu’une auto critique aurait de bénéfique :
remise en question, rémission et guérison seront leur lot !

JPABT

UNE FEMME

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Il est des nuits plus brûlantes qu'un désert de feu.
Il existe des femmes si douces, si belles
qu'elles peuvent tuer sans rien regretter, sans même savoir,
la belle assurance, la douce sécurité d'un coeur bien trop protégé.
Il n'est pas plus sûrs coffre-forts qui ne se percent.
Tout arrive et cela m'arriva.
Je ne sais comment, je ne sais même plus qui m'a fait choir de mon aire
où je respirais la tranquillité, où j'aspirais au contrôle de moi.
Du haut de ma certitude, j'ai chu.
Voilà ce qui arrive aux édifices aux fondations fragiles.
Je ne le regrette pas et j'en suis même reconnaissant d'amour
à cet être de feu qui brûle tout ce qu'elle touche, tellement brûlée au dedans.
Elle, car c'est la femme qui n'en est pas une et qui l'est tant déjà
et qui aurait pu être mère, m'aurait fait naître père.
Telle un papillon de nuit,
elle va de bras en bras, sans intérêt,
elle vole de coeur en coeur et sans qu'ils le sachent
elle se brûle de flammes en flammes, toujours et encore.
Elle, c'est la sensibilité qui veut s'endurcir pour s'en sortir,
le baisé qui veut devenir "baiseur",
la belle qui ne se rend pas compte de sa beauté et devient magnifique
car blessée, se croyant à peine belle.
Pourquoi n'a t-elle pas mes yeux pour se voir?
Pourquoi n'a t-elle pas mon coeur pour s'aimer?
Pourquoi est-elle si con, si compliquée?
Pourquoi suis-je si con, si confus devant-elle?
Contraint, constipé, consterné, con comme la lune,
complaisant, compressé, contrarié, concombre,
combattu et jamais combattant,
con vaincu d'un amour qui n'existe plus chez moi,
qui veut le croire à toute force pour ne pas avoir à faire face,
au vieillard dans le miroir, faire face à ce vide,
à ce con vide, ouvert aux vents, qui comme tous les cons,
les connets, veut se remplir et jouir.
Elle est surtout un coeur, une âme et ce con
qui fit, fait et fera couler de tous temps, l'encre de la plume :
une femme.

JPABT

SEPPUKU

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Je me souviens de ces heures perdues à espérer et que je continue de gâcher.
Tout est recommencement et chaque chapitre n’est que la répétition du premier.
Répétition de quoi ?
Mishima dit que tout est répétition de l’instant de sa mort.

Il dit aussi que l’homme se fait beau pour mourir beau.
Si la femme se fait belle, c’est pour plaire et vivre de sa beauté,
dans sa beauté, le temps qu’elle durera.
La beauté de l’homme n’a pour but que l’instant de sa mort.
Celle de la femme cherche à durer.

Cet instant parfait doit être une communion, la réunion parfaite de la pensée et de l’action,
Mishima employant l’harmonie de plume et de l’épée comme métaphore,
qui ne se réalise que très rarement dans la vie d’un homme et pas chez tous, souvent à l’ultime moment.

Les samouraïs usaient de ce principe.
Toute une vie au service d’un seigneur, ils prenaient leur destin en main pour l’ultime,
quand ils ne mourraient pas au combat : le seppuku, connu chez nous comme hara-kiri,
avant lequel, ils composaient un hai ku, leur poème d’adieu à la vie, face au soleil levant.
Ils joignaient ainsi avec harmonie, l’art de la plume et du sabre, la pensée à l’action, dans un seul geste purifié par le soleil.
Ce n’est pas du tout la même chose que de s’ouvrir les veines, ce qui n’est pas douloureux.
Le ventre est si riche en émotions chez la femme, en énergie aussi.
C’est le point d’énergie vital d’où partent sans y revenir les derniers sons que l’homme tire de sa lame de katana.
Comme un instrument de musique chirurgical,
il la fait pénétrer dans le flanc gauche et, le guidant dans la peau
et les chairs qui se découpent sur son fil, il la fait ressortir par le flanc droit.
L’homme connaît alors le prix de sa mort, en mesure chaque instant
à sa juste valeur, à la douleur qu’il en tire.
Pour ne pas se déshonorer en grimaces et en cris indignes d’un samouraï,
un camarade, un ami, ou même un ennemi a le privilège d’aider le samouraï d’entrer dans son paradis,
en détachant la tête du corps, d’un coup de katana.
Honneur qu’on laissait aux bourreaux en Europe,
pour des hommes sans honneur, avec un instrument moins civilisé et moins efficace :
la hache.

JPABT

SEPPUKU II

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Sur le ponton de cèdre blanc, les voix se sont tues, plongeant dans le silence glacé, le lac de brume.
Le jeune chevalier observe en silence les deux silhouettes, en kimono emmitouflées, au creux de la montagne aux sapins noirs que la neige macule.
Le pur-sang du guerrier crache la vapeur et ses yeux sont fiévreux.
Les rires de petites filles, des jeunes geishas raisonnent encore dans l’ancien cratère devenu cirque, comme des chuchotements impolis.
Elles osent évoquer l’amour d’un guerrier pour une prostituée et en rire.
Elles évaluent l’amour porté à la pension qu’il attribue à l’objet de ses sentiments.
Bientôt, il l’achètera à la tenancière de la maison de plaisir du village et elle deviendra sa femme :
la prostituée d’un seul homme, soumise et dévouée comme doit l’être une femme,
amoureuse et pleine de science dans l’art de donner le plaisir à son maître, comme l’est une geisha.
Mais cet amour ne l’est pas car elle ne le partage pas.
Son destin était d’être consommée par un mari assez riche pour la posséder.
Qu’il soit jeune ou vieux, elle s’est jurée de ne jamais l’aimer, celui qui l’a achetée.
Et elle se vengera de sa condition.
Car si une geisha sait donner le plaisir, les meilleures d’entre elles sont maîtresses
dans l’art de tenir l’homme à distance, en haleine, le laisser croire jusqu’au dernier moment
qu’elles s’offriront à lui et finalement le briser dans son amour propre, dans son amour réel, l’avilir, le déshonorer.
Ce qu’il ne pourra jamais supporter.
Ce sont de telles filles qui seront le plus appréciées, les plus inaccessibles à l’amour sincère et si faciles cependant, quand elles le veulent.
Les maîtresses dangereuses pour l’équilibre mental d’une armée de samouraïs dévoués à leur seigneur.
Voilà celles qui peuvent gagner une guerre ou la faire perdre.
Si frêles, chaudes et blanches, les deux colombes rient toujours.
Hormis les rires, le silence est total, un bruit sourd imperceptible.
Le cheval tremble : il a froid.
Son maître, à terre, gît dans la neige rouge, le ventre ouvert de gauche à droite.
Le katana sourit en silence en remerciant les femmes de joie d’être là pour qu’il n’ait pas à se briser contre un rocher ou un autre sabre.

JPABT

CRASH HASE ART

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A cinquante à l’heure, tranquille « Mimile », je roule pénard sur la voie bitumée, hors circuit de 120 où tout le monde s’engouffre dans le flot dangereux.
Non, je reste en ville, sympa, ne poussant nullement le turbo.
Bien sûr, il y a des dangers qui roulent les mécaniques.
Mais ceux-là, j’attends que la mécanique les nique avant d’aller pisser sur leur tombe,
en mémoire du temps où ils me « pissaient à la raie » comme il est commun de le dire chez eux.
Bien sûr que s’ils ne s’y poussent pas tous seuls. Je les y aiderai volontiers, dans la tombe.

« Alors quoi, je rêve, on s’est craché…
C’est pas beau à voir salopard, les tripes étalées sur cent mètres de bitume,
le peu de cervelle qui te tenait lieu de cerveau, aux quatre vents, éclatée et les yeux exorbités,
pendant de je ne sais où, à la place de ce que furent vos couilles, monsieur.
Vous voilà bien avancé.
Sachez qu’à la fin, je vous double et pisse un jet de lave-vitre sur les essieux qu’il vous reste pour pleurer.
Je repasserais même volontiers sur vos restes fumants, dans la froidure du petit matin pour voir
ce que les charognards auraient laissé de vous et de votre superbe engin, tout encastrés que vous seriez, réunis dans la plus conne des positions : la mort.
Là, peut-être aurais-je eu comme un relent d’humanité,
en lâchant un pet tonitruant pour coiffer ce qu’il reste de votre pétard avenant,
le cigare que vous aviez au bec, ressortant du bout des lèvres.
Puis lâchant une larme, je constaterai que vous étiez une femme et plutôt vachement belle,
derrière la vitre teintée et que c’est con de mourir à une ou deux fois vingt ans, un soir d’été ;
qu’à tort ou à raison, quand la raison a tort, le tort tue!

JPABT

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