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Sans sel et sans suite,

Le sac du ressac qui pille le sable blanc de sa
sécheresse, non loin de mes mains,me réveilla. Je m'étais endormi.
Peu enclin, pourtant à laisser la fatigue gagner son combat contre mes yeux aux paupières ensablées.
Les reflets de la lune brune dans les yeux brillants de la surface frissonnante
d'une eau trouble, entouraient ton visage d'un diadème de perles translucides.
Tu me regardais dormir, enveloppé de tes longs cheveux épais,
noirs de jais, et je devinais tes yeux mobiles dans ton ombre,
qui me dévisageaient sans que le visage bouge.
Ta main pillait le grain de ma peau en l'effleurant à peine
d'une décharge électrique des plus agréables.

Tu jouais avec mon hypophyse et ça me plaisait bien.
Pourtant ta voix si frêle, ne laissait pas deviner tant de perversité, petite fille.
Mais ceci est un mot d'adulte et je l'étais tellement peu,
ignorant de tout ce qui peut être un vice, je découvrais avec toi, les émois de nos corps.
Là sur la plage, l'eau montait et commençait à m'étouffer, tu disparus un moment.
Mais mes yeux pleuraient du sel de l'amer
que les embruns avaient déposé sur tout le visage, pas de ton absence.
Je te savais pour toujours à mes côtés, en cet instant.
Même si il n'eut duré que le temps d'un soupir, ce serait pour moi, une éternité.
Tu me disais je t'aime, je te disais moi aussi je t'aime.

Tu jouais de mon hypocrisie et je ne le savais pas.
Tu rendais cet instant magique, par ta volonté et c'était bien ça le plus beau.
Un rêve à deux, tout seul sur la plage, l'été d'avant que ce soit cet été
là où les blés éclipsèrent les fusains rayonnants.

JPABT