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Je suis le vent qui passe dans ta rue
La pluie qui y tombe
J'essuie des larmes qui ne coulent plus
De l'eau de vie je tire la bonde
Tes hurle-vents me glacent
Mes six lances me transpercent

En attendant le jour, rêve Herbert,
Faune, et la caravane passe.
Cet archet n’est pas expert !
Ses flèches d’amour lasses,
Transfixent mon flanc,
Enfilent mes chairs
Me clouent de leurs fers
Sur une croix aux branches de sang.

Maladroitement je bats des ces ailes
Qui me poussent dans le dos
Mais ce monde de plomb n’a pas de ciel
Et je ne rampe pas bien haut.

J’envie les âmes bien nées
Aux vies remplies, aux joies lovées
Mon humanité est surannée
Sa perpétuité l’a délavée.
Leur heureux temps est compté,
Le mien de s’écouler s’est arrêté.

Je suis un murmure du passé
Qui n’a jamais su s’écrier,
Une bête que le joug retient de vivre
Qui ne cesse d’en crever
Que la douleur rend ivre
Mais ne peut achever.

JPABT

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