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Le vallon du Stangalard. Pas loin de chez moi autrefois.
J'y ai appris finalement pas mal de choses.
Aimer en silence une fille sans espoir de retour,
faire de la photographie comme si de rien était en stoppant net mon cœur
pour que les photos ne soient pas floues,
trahissant mon trouble au développement du film argentique dans la chambre noire.
Mais comme il n'y avait que moi qui le savait, tout le monde s'en foutait.
J'y ai appris à me taire et à observer,
à reconnaître des racines d'ombellifères comestibles.
Enfin j'y ai appris que comme les lieux, les gens peuvent changer
mais qu'au fond un vallon si transformé qu'il soit, reste un vallon.
A la manière des lacs du Connemara: y'avait les Desjardins,
Y’avait les Jaouen, quelques personnes que je connaissais peu ou prou
mais au fond du vallon, dévalaient des ballons, s'envolaient des bâtons,
manières de flèches ou de lances, des combats de gamins dans les bois
jouant aux cowboys aux indiens, à Robin des bois.
Le premier Stangalard, cher à mon coeur, a disparu
quand ils ont tout rasé pour en faire un jardin plus propret.
J'ai quand même écrasé la pelouse une paire de fois, quand il ne pleuvait pas,
savourant le silence relatif, de ces lieux qui avec beaucoup d'imagination
ressemblaient à ces paysages intimes qui contiennent et sont à l'image de notre intérieur.

JPABT
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