blockhaus biville



La tête bien enfoncée dans les épaules, j'observais alentours, les possibles intrus.
Le seul lien avec les hommes, était ce poste émetteur-récepteur
dont le murmure était couvert par le fracas de la Manche sur cette plage longue de plusieurs kilomètres de sable fin,
parsemée ça et là de blockhaus.
Les chevaux écumants étaient sans arrêt lancés à l'assaut de cette grande étendue découverte et battue par un fort vent.
Qu'avaient à opposer aux deux forces jointes de la mer et du vent, les dunes, deux ou trois sentinelles ridicules, balayées par vent, pluie et grêle?
Un petit fanion rouge indiquait ma position et je percevais nettement qu'il manquait quelque chose à l'homme que j'étais,
pour pénétrer plus avant, l'intimité de l'horizon : des jumelles.
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Il fallait seulement arrêter toute vie à passer sur le bord de ce Styx, l'empêcher de passer outre, lui faire rebrousser chemin et en référer à l'autorité.
Or, des ombres de mort, des nuages et le vent furent seuls à passer, qu'aucun ne pouvait arrêter, fut-il un prophète.
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Si je n'avais pas de binocles, ma vue seule, était assez perçante et j'étais assez haut perché pour voir venir quoiqu'il arrive, de loin.
En bas de la dune, sur la plage, le blockhaus me laisserait un abri au cas où la mer voudrait avec le vent, se liguer pour me faire chuter de mon piédestal de sable.
Trois heures de vent et de larmes plus tard, un inconnu vint me relever.
Lui, il avait des jumelles.

JPABT
relève