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Un soir, au petit matin je me baladais sur la grève. Les vagues rythmaient ma chanson et je croyais en tout et je croyais en toi.
Le soleil caressait ma peau que le vent cuisait de son sel. Je riais à pleines dents du bonheur que je n’avais pas, car on est heureux de ne pas le connaître, alors qu’il vous brise quand on l’a perdu.
Ce jour-là, je ne te connaissais pas. Le bonheur m’est tombé dessus comme une fausse épée de Damoclès. Mais en se retirant, il a laissé une plaie béante.
Et le sel du vent de grève l’empêche de se refermer et ce vent, c’est toi qui le souffle, partant de tes cheveux, ton chant mélodieux brise en éclats, le cœur qui raisonnait de la clarté du cristal.
Et pourtant, tu avais le droit de choisir ta vie et moi le devoir de ne pas t’imposer mon choix. Tout s’est passé ainsi et c’est normal que « celui des deux qui reste se retrouve en enfer » (J. Brel « Les vieux »).
Quand je t’ai vue t’en allant avec un autre, mon monde déjà cassé, a chuté et le fait toujours plus vite encore vers un fond sans fin et l’accélération me fait vibrer de douleur , à tout casser, à l’écraser.
Je devine que tu as dû le ressentir aussi. Tu le sens n’est-ce pas quand je ne suis pas bien ? Il me semble que tu ne fais jamais rien ou si peu pour arranger les choses, pour qu’elles soient moins dures.
Comble de mon masochisme mais appelle ça comme tu voudras, moi je dis que c’est mon amour pour toi, je te tends les armes qui servent à m’abattre et tu ne manques pas de les utiliser à ton avantage.
Alors, je suis heureux que tu arrives à tes fins. Il y a tout de même un hic. Devant les armées de ton bonheur, je suis tout seul, avec même pas une fronde histoire de réitérer une autre histoire.
Mais là, c’est bien celui qu’on croit qui gagnera le combat, même si il doit plier devant les assauts répétés d’une enjôleuse experte.
Car si elle tombe des nues « « dans le parfum des autres » qui l’ont blessée (F.Cabrel « c’est écrit »), lui le « tout seul »,
si il l’est toujours et même si il ne l’est plus, il la recueillera, l’oiseau blessé, la petite fleur flétrie. Et elle sera de nouveau princesse.

JPABT