madeleine
Madeleine

Se saouler de toutes les souffrances, boire toutes les larmes jusqu’à la lie, d’une blessure superficielle.
Ce n’était qu’une égratignure que la gangrène aurait, de justesse, épargnée.
Se faire mal intentionnellement pour se donner l’impression de vivre, d’exister, c’est lilas blanc, bien là,
caractéristique d’un esprit qui se fait sa propre conversation, à sa façon, solitaire et masochiste.
C’est bien à cela que servent les souvenirs et échecs. Bien plus que pour forger une expérience, ou prendre un recul au bord du gouffre.
Rien que pour une fois, se sentir comme ces petits gâteaux secs qui, du bord de la soucoupe,
vont se casser et fondre au fond de la tasse d’un thé clair et brûlant, à cinq heures, d’une réunion mortelle d’ennui.
Et les paires de mandibules de s’activer afin d’attraper ce qui reste à sombrer, sauver les meubles,
tout en prêtant une oreille sourde mais attentionnée aux exhalaisons intellectuelles de quelques dentiers instruits ou pompeux.
Enfin bref, être le centre d’intérêt d’une personne, ne serait-ce qu’un moment et lui faire perdre toute contenance, au sein même de l’antre des bonnes manières.
Manger et manger encore, et surtout ne pas cesser, à s’en faire péter la panse et continuer toujours pour le plaisir, par besoin ou par envie,
pour se calmer ou s’exciter, pousser plus loin certaines limites, jusqu’au danger.
Une ou plusieurs pierres de plus au mur de conneries dont je fais ma forteresse.
Celle aux murs, aux portes emmurées mais bouffée de l’intérieur par toute intrusion trop personnelle d’un acide appelé sentiment, qui a pour but et propriété de faire voler tout ça en éclat.

JPABT