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Papa est parti pour ne plus revenir
Vous n’êtes pas seuls à en souffrir.
Croyez qu’il vous aime, où qu’il gît
Mes enfants chéris, séchez vos yeux rougis.
Je sais que votre peine est immense,
Mais elle décroit plus vite qu’on pense.
Souvenez-vous des bons jours
Il ne vous reste que l’amour.

Si vous regardez le ciel et la lune,
C’est avec moi que vous les avez aimés.
Alors allongez-vous sur la dune,
Je suis lové à vos côtés, à contempler,
Espérant des étoiles filantes, la course,
Cherchant le nord avec la grande Ourse.
Sachez que je souris, la tête dans les arméries,
Tant j’admire et j’aime toute cette féerie.

Emplissez vos yeux de toutes les étoiles du ciel
Tant que vous vous émerveillerez, je serai éternel.
Si vous regardez l’étendue du ciel et l’océan
Sachez que je vous aime encore plus grand.
Avec l’aide de Pascal ou sans, sondez leur profondeur;
Vous découvrirez qu’entre infiniment petit et infiniment
Grand, votre père vous aime aussi infiniment.
Prouvez-moi chaque jour que l’imagination vient du cœur.

Les traits de mon esprit, un jour auront fini de le traverser
Puissent-ils longtemps, mes enfants, vous accompagner
Pour que vos traits, à leur tour, vos enfants guident
Quand à la fin du grand cycle, à Terre et Mer, vous rendrez le liquide.
Comme l’eau que vous buvez, papa est le sang dans vos veines,
Le limon qui fertilise vos jardins et vos compagnes,
Les bulles qui pétillent et égaient votre champagne.
Alors mes enfants si je pars un jour, n’ayez pas trop de peine.

Mais si cela doit déborder, laissez-vous aller
Il est dur de tout intérioriser et inutile de tout garder
Vous êtes dans mes bras, pleurer est vôtre droit
Comme le soleil en hiver, aussi bas et loin de la Terre
Pourtant dans cette lumière qu’on espère
C’est moi qui vous réchauffe quand vous avez froid
Vous verrez que je pleure aussi
En sentant sur vous la pluie

Et quand je suis en colère
Gare aux coups de Tonnerre
Les mêmes que Pépé a provoqués
Le jour où il s’en est allé
Quand je n’ai pas pu le rejoindre à temps.
La mort ne nous laisse jamais le temps
De dire à ceux qu’on aime, au bon moment
Qu’on les aime vraiment.

N’ayez pas tant de peine, c'est juste le fil du temps
J’ai été heureux que vous soyez mes enfants
Vous êtes mon plus grand bonheur
De vous voir grandir et loin de moi, partir
M’a rendu fier et puis m’a fait souffrir
Mais c’est comme cela, c’est systématique
Ainsi va la vie ! Même mort, écoutez : je communique
A travers les mots, dans vos têtes et vos cœurs
Je ne suis pas tout à fait mort.
Laissez dire ceux qui croient que vous avez tort.
Après tout, c’est votre vie et on ne vit qu’une fois.
Bien ou mal, on s’en fout, j’ai vécu ma vie à moi.
Soyez heureux, et vous verrez en grandissant
Vous serez surpris comme on devient parent.

Si vous riez, je rirai
Si vous pleurez, je serai triste
Si vous êtes heureux, j’irradierai
Si vous créez, j’admirerai les artistes.
Et je serai fier de votre satisfaction
D’avoir enfants et petits enfants de ma filiation
Que malheureusement je ne pourrai connaître
Mais ils pourront un jour, lire ces lettres
Et ils mettront des idées et des mots
Sur cet ancêtre dont ils n’ont qu’une photo.

Papa veut très fort que vous ne souffriez guère
Aussi fort qu’il vous aime, il vous espère.
Non mes enfants, Papa n’est pas au ciel,
Il le regarde avec vous, aussi chaud qu’est le soleil.


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JPABT