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Obscure clarté d’une pleine lune orangée, mystérieuse et inquiétante qui se traîne presque plus bas que l’horizon.
On croirait la voir s’accrocher, s’étirer jusqu’à éclater sur les reliefs ou les arbres comme bulle de savon sur la peau.
J’ai avalé le savon tout entier et ça me fait un mal de chien, c’est terrible.
J’ai, depuis peu, de la température et les larmes thermiques nettoient la mousse qui me pique les yeux.
Tout baigné de cette eau de lessive, je veux me purifier. Je veux pousser hors de moi ce qui est mauvais mais je n’y arrive point.
Et l’estomac me brûle, me lance. Je parle comme dans les bandes dessinées. C’est plutôt comix, non ?
Mais les mots ne sont que des cris et gémissements.
Et pendant que je fais des bulles, comme un crabe en colère dans le fond du panier,
toi, tu te resserres un ver, qui n’est pas le mien, entre tes cuisses, quelque part sur le voisin du dessus au fond à droite dans le couloir.
Je le sais, c’est juste au même endroit à l’étage inférieur, que je me trouve en ce moment, sur le lit conjugal qui coince d’entendre grincer de joie, le lit adultère, son voisin.
J’ai la peau lardée d’estafilades sanglotantes, surtout sur les poignets mais les veines sont intactes.
Ces saignées ne sont pas des plaies d’argent et sont tout autant mortelles.
Alors quoi ? Monter, lui casser la gueule et te gifler, te battre ?
C’est à toi que je veux casser la gueule. L’autre, je veux seulement le faire voltiger par la fenêtre.
Mais ça me fait chier. Tu n’en vaux tellement pas la peine.
Tiens ! Cela me donne envie de rire.
Je tousse et j’avale, doucement pour finir, ma dernière invention culinaire : cocktail trois parfums, Destop, Domestos et Javel Lacroix.
Et j’arrête l’enregistrement.
Bye ! Ciao Putana.



JPABT