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J’avance dans la lumière
Moi l’homme de l’ombre.
Et mon sourire s’éclaire,
En constatant le nombre
De ces marteaux de bois
Qui vont dans un instant
Frapper autant de fois
Ces cordes de métal que tend
Le corps résonnant de ce bolide
Qui n’avance pas, de mémoire
Et pourtant emplit le vide.
Quand, attirés par magie, mes doigts
Viennent se poser sur l’ivoire
Me font entendre sa voix.

Puis caressant l’ébène,
Pour exprimer mes peines,
Je laisse glisser mon âme
Fasciné comme par une femme.
Qu’il soit à queue ou droit,
Ça se produit à chaque fois:

Mes mains sont attirées,
Qu’elles soient noires ou blanches,
Vouloir toutes, les toucher;
Comme prendre par les hanches,
Une belle galbée dont on sait
Comment la faire crier.

Pour rendre ce service,
Moi qui suis un novice,
Je veux à corps travailler
De ces notes m’imprégner
Pour mes cris étouffés,
Enfin les libérer,

Dans le corps du bolide
Mes notes résonnent en trame
Et rendent en corps solide,
La beauté de nos âmes.


JPABT