Rue Carnot Lazare

J’ai souvent traîné mes guêtres
Toujours, passant sous ta fenêtre
Même si je n’y avais rien à faire ;
Les pieds lourds, froids et mouillés
J’ai longtemps, ta présence espéré
Comme un avant goût de l’enfer.

Rêvant d’une rencontre le hasard
Dans la rue Carnot Lazare.

Porté par mes semelles de pluie
Je luttais contre mes envies
Mortifiant mon cœur meurtri
De ne pas t’avoir dit oui.
Préférant les chemins de traverse
Sous la bruine qui me transperce.

Cherchant d’une rencontre le hasard
Dans la Rue Carnot Lazare.

Malgré le temps qui a passé
Je ne peux empêcher
Mon cœur de se serrer
Quand je viens à y passer.
Pris au piège du souvenir infernal
Baiser magique ou supplice de Tantale

Mais j’y repasserai tôt ou tard
Dans la Rue Carnot Lazare

En souvenir du baiser qui fait mal
Pour goûter de tes lèvres au final
Aux fleurs du supplice de Tantale,
Qu’elles emportent dans mon rêve létal
Mon empire et ma raison,
Pour une once de passion.

Peu importe les hasards
Dans la Rue Carnot Lazare

Un jour peut-être, on verra des fleurs
Dans les sillons creusés par mes guêtres
Arrosées par la pluie et mes pleurs,
Là, juste sous ta fenêtre
S’écoulent les amours diluviennes
Et le souvenir de nos peines.

Quand on fera partie de l’histoire
De la rue Carnot Lazare.




JPABT
28102011