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Après m’être garé dans un parking sous-terrain de béton…
Je venais de déposer mon cahier bleu plein de mes malheurs,
de mes erreurs, et des textes imaginés et posés et l’avais caché sous un vieux
journal pour ne pas qu’il soit dérobé, à droite d’une sorte de vieux mendiant aveugle.
Je savais que j’étais dans mon rêve.
Je me retrouvai dans une sorte de funérarium aux allures d’une aérogare,
ou les gens tristes déambulaient en pensant à leurs morts, en contrebas, dans
une fosse pleine de blocs de granit ou de marbre, surplombée d’un chemin de garde.
J’étais avec eux dans la fosse. Tout était de marbre froid ou de granit gris.

Puis je me suis assis sur un bloc, à côté d’un homme dont la tristesse était telle qu’il ne pouvait plus parler correctement que par des ânonnements, les yeux pleins de détresse.
Il avait le visage, les traits de mon grand père en un peu plus jeune.
Mais je savais que ce ne pouvait être lui, puisqu’il était mort.
Alors, pour le rassurer, le consoler, me rassurer aussi, parce qu’il ressemblait tant à mon grand-père, j’ai porté mes mains dans ses cheveux
frisés, caressé son visage et je l’ai serré dans mes bras, un bon moment pour lui apporter ma chaleur.
Puis l’étreinte s’est desserrée et en revenant à sa position assise initiale, il m’a simplement dit merci, s’est levé, puis tournant les talons, s’en est allé.
Alors, toujours dans mon rêve, je me suis jeté sur une colonne de marbre ou de granit, la bouche au contact de la pierre
et j’ai pleuré comme j’avais pleuré quand j’ai appris sa mort.
Comme si j’avais absorbé son trop plein de tristesse et qu’il me fallait l’évacuer, ce qu’il ne pouvait pas faire, lui.
Sortant de l’endroit, et me retrouvant à l’aplomb de la fosse, juste dessous moi, il y avait deux personnes
qui me regardaient et qui n’avaient pas exactement ses traits mais un air de famille prononcé.
Et puis j’ai continué mon chemin vers la sortie.

Je me suis réveillé. Mardi 10 novembre 2009.
Ce même jour, à 11h00, JOJO nous à quitté.
En repensant à tout cela et bien sur en l’interprétant,
je pense que mon grand père est venu me donner un message mais avant tout me dire adieu,
car je voulais tellement lui dire tout l’amour que j’avais pour lui, le jour de sa mort, avant qu’il ne parte ; en vain.
Rendez-vous manqué, la mort a été plus rapide.

En mon rêve, il est venu combler ce manque en m’offrant de le prendre dans ses bras.
Cet homme triste qui ne pouvait pas parler, c’était lui au seuil de sa fin, tel qu’il était, souffrant en silence
plus moralement que physiquement, et souffrant terriblement.
Cet homme triste qui ne pouvait pas parler, c’était moi taisant mes peines, jusqu’à ce qu’il place en moi sa confiance et son merci.

D’autre part, je pense qu’il est venu pour chercher JOJO.
De la même façon qu’il avait sorti la dépouille de Jean-Michel de l’eau,
il est venu pour réunir les deux frères, montrer à JOJO le chemin et le guider.

Parce que mon grand père c’est un tellement bon pilote que même le Styx
ça lui fait pas peur et c’est mieux qu’un bon pilote : un saint sauveteur.

JPABT

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