coucher soleil indien
Nocturne Indien




Nocturne ou diurne, le malaise est supportable car supporté.
C'est aussi un mal-être qui ne saurait souffrir plus longtemps de n'être pas contré.
Par qui, par quoi, comment, où et quand? Ce sont des questions qui n'ont qu'une seule et même réponse.
Moi-même! Votre serviteur n'est pas le sien.
Habité d'une âme qui est bien la sienne, il se croit investi d'une autre charge spirituelle du genre réincarnation et qu'il doit mener à une fin.
La sienne ou celle de l'autre? Ce ne sera pas une mort mais un nouveau départ, sur des bases autres,
avec de nouvelles données, une nouvelle donne : une main gagnante.
Il boit un "Gin-To" qui le rafraîchit et chatouille un peu son ulcère stomacal, avant de descendre au quartier des filles,
à la recherche de la trace de son ami, de lui-même, en fait. Il est 01h00 et c'est Bombay; chaleur de la nuit et des indiennes.
Elles sont belles avec leurs grands yeux pour lesquels gars et démons se damneraient. Mais ce soir, il n'a d'yeux pour personne.
Il cherche cet autre que lui, en lui et sur les lieux de son passage. Il s'est perdu dans un lieu inconnu. Plus aucun point de repère.
L'Inde mystique, ses secrets, ses non-dits, cette vérité latente, tellement à portée de la main qu'elle en est intouchable.
Ces illusions qu'on nomme "la première vie", celle où l'on meurt, disparaissent chaque jour un peu plus.
Au fur et à mesure que l'on se rapproche de la mort, la sagesse nous prend pour nous faciliter la vie puis le passage de vie à trépas.
Mais c'est important que cette deuxième vie : "la vie des songes", qui ne cesse jamais.
C'est dans cette vie-là que je veux t'aimer puisque dans la première tu te refuses, je ne t'y prendrai point. Veux tu que je te dise?
C'est " Nocturne Indien", de Bombay à Madras, puis de Madras à Goa.
C'est un film étrange sur soi, et pas sur toi, sur moi et l'autre en moi, et moi en lui.
Ne cherche pas à comprendre.
Aime avant de perdre ta première vie. Car je t'aime pour ta deuxième vie aussi.
Je comprends pourquoi, j'ai tant de propension à rêver.

JPABT