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J’ai l’impression d’être passé à côté de toi.
Quand mes oreilles passaient entre tes doigts;
Assis derrière ton vieux solex d’avant guerre
Traversant du nord au sud le Finistère,
M’accrochant à tes hanches, comme un beau diable et sans peur,
Je ne me souviens pas des battements de mon cœur;
Pas plus que l’importance qu’allait prendre ce voyage,
De son caractère initiatique, je n’avais pas conscience à mon âge.

Je sais qu’aujourd’hui est ton anniversaire
Que tu n’es plus là pour que je te le souhaite, Grand Père
Et je ne peux plus te dire ce que je ne t’avais jamais dit
Parce qu’on ne pense pas à dire l’évidence, mon vieux
Cette évidence qui maintenant me sort par les yeux
Et qu’au dernier moment du dernier jour
L’amour qu’on n’a pas donné est un poids trop lourd
Et celui qu’on n’a pas reçu… ces maudits mots, non dits.

La présence interdite d’un père pour son enfant
Se répercute quoiqu’il fasse, toute sa vie durant
Et on a beau être devenu à son tour vieux et sage
Il y aura toujours un gouffre entre balance et partage

Mais toi Pépé, tu étais toujours là
Même si maintenant tu ne l’es plus
Tu m’aides par ta confiance, à avancer pas à pas
A travers cette jungle touffue
Même si au départ ma vie semblait foutue
Je suis debout et malgré les obstacles
Je me relève après coups bas et tacles
Et par-dessus tout: j’aime vivre parce que je l’ai voulu.

JPABT